Micro-commissariat #33 – Les Nuits de l’underground

Micro-commissariat en art sonore par Michel Lefebvre

Cette sélection musicale a été diffusée dans le cadre de notre émission No. 33 — 21 février 2019.

Sélection musicale: Michel Lefebvre / Recherche et rédaction: Sylvain Aubé

La sélection de Michel Lefebvre est un hommage aux nuits de l’underground montréalaise des années 80. Il nous présente 4 titres, dont 3 inédits, tous tirés de leur format cassette original et transféré avec soin pour le présent commissariat musical.

1) Monty Cantsin – Chanson à mourir
Monty Cantsin a d’abord été un nom d’artiste générique pouvant être utilisé par plusieurs artistes anonymes, avant de devenir le pseudonyme d’Istvan Kantor, artiste de performance ayant persévéré dans sa démarche radicale pendant de nombreuses années dans l’obscurité, avant d’obtenir à la surprise de tous le prix du Gouverneur Général en 2004. Une publication rétrospective sur le Néoisme sera prochainement lancée.
Enregistrée au début des années 1980, “Chanson à mourir” (« La vie est plate, pourrie, cruelle, la mort est douce, pure et belle… »), fait partie des premières chansons néoîstes de l’artiste Istvan Kantor (aka Monty Cantsin).

“Le Néoisme est né à Montréal en 1979 d’une rébellion locale new wave/punk et s’est très rapidement propagé au niveau international. Tout a commencé par une idée conçue par Istvan Kantor, un réfugié hongrois, fraîchement arrivé à Montréal après un court passage à Paris. Kantor a été rejoint par un groupe de jeunes à l’esprit subversif et ensemble ils ont organisé une série d’événements dans la rue et de “festivals d’appartement”. Si le Néoisme s’est répandu comme un feu de paille dans les années 80 et 90, il est parti d’un mouvement mineur local qui a pris de l’expansion jusqu’à devenir le plus grand réseau artistique anti-autoritaire au monde.

Istvan Kantor s’intéresse très jeune aux expériences artistiques radicales et à la rébellion. Artiste multidisciplinaire, sa pratique comprend les arts médiatiques, la performance, la robotique, l’art audio, l’installation, l’écriture et la musique. Présentés à la Dokumenta 8 de Kassel, ses vidéos ont été récompensées dans le monde entier, entre autre au International Short Film Festival d’Oberhausen (1992), au Transmediale de Berlin (2001) et au Osnabruck Media Arts Festival (2009). Istvan Kantor a reçu le prix de Téléfilm Canada pour la meilleure vidéo canadienne (1998) et fut le Lauréat, en 2004, du Prix du Gouverneur général en art visuels et en arts médiatiques, la plus importante distinction au Canada attribué à un artiste émérite pour l’ensemble de son œuvre (biographie écrite par Etienne Desrosiers). “
Source:
https://easternbloc.ca/index.php/fr/expos-events/expositions/lesenseduNeoism_fr

2) Vava Vol – Orgue de Barbarie
Artiste de performance des années 80, ayant collaboré avec des artistes tels Zilon, et toujours active aujourd’hui.
La chanson est une reprise d’une chanson de Prévert, sous forme de conte cruel à propos d’un musicien. La pièce a été créée sur demande en vue d’un événement artistique nébuleux, vers 1985.Texte original de Prévert: http://lakanal.net/poesie/orguebarbarie.ht

3) Michel Lefebvre – La Grande illumination
Le présent extrait musical et poétique est extrait d’un film expérimental de 20 minutes de Michel Lefebvre, « La Grande Illumination », créé vers 1985, en partie à l’Espace Global Galerie, un espace éphémère, dans le contexte d’un événement artistique collectif sur le thème « Une vérité sur le secret de Fatima », où la pratique artistique fait office de religion.

4) Vent du Mont Scharr – Sophie Stiquée
“Groupe culte des années 80, reconnu pour ses performances sulfureuses. Le chanteur Jean-Luc Bonspiel et le guitariste et co-compositeur Alan Lord font partie des musiciens interviewés dans le documentaire Montreal New Wave, d’Erik Cimon, sorti en 2016.”
Source: https://wikimonde.com/article/Vent_du_Mont_Sch%C3%A4rr

La chanson Sophie Stiquée, une chanson-culte des années 80, est une satyre du “Lux”, le haut-lieu du Montréal branché des années 80, situé sur St-Laurent, coin Fairmount.

Voir un article historique sur le Lux: https://memoire.mile-end.qc.ca/fr/lux/